DROITE et GAUCHE

Politique

      “La roue de l’Histoire s’est mise à tourner”

1. DROITE et GAUCHE

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      Constater, Analyser, Conclure

         Commençons par établir le constat :

                      1

JEROME, écolo pur jus, est un grand défenseur du loup. Il conspue les bergers obtus qui défendent leur troupeau. Parallèlement, il regrette amèrement la disparition de la messe en latin. Tout en ignorant, j’ai testé, ce que signifie : “Dominus Vobiscum”. Que reproche-t-il au Président social-démocrate qui nous gouverne ? –De n’être pas autoritaire.

      2

SYLVAINE, enseignante de gauche, est elle-même écologiste. Avec son groupe annuel de marcheurs (animé par un gourou) elle prend l’avion pour le Népal. Que vont faire en Asie ces gentilles personnes ? Une marche en montagne. A aucun moment ne se pose, semble-t-il, la question du coût en carbone de l’opération.

                     3

ROLAND, patron chrétien prospère, n’est pas raciste. Il emmène Patrocle, son petit-fils, en vacances à Dubaï. Le jeune garçon trouve son bonheur dans les anneaux des toboggans d’eau douce de l’hôtel Atlantis. Prix de la chambre : x fois le smic.

      4

DAVID, partisan convaincu de la laïcité républicaine, s’oppose au port du voile musulman dans l’espace public. Pour rien au monde, en ce qui le concerne, il ne consentirait à quitter sa kippa.

      5

LUC,  contrairement à la majorité des religieux de notre pays, n’a pas renoncé, lui, au port de la soutane. C’est un prêtre intégriste. Il gère bénévolement un foyer d’accueil de réfugiés en provenance de Centre-Afrique.

      6

ROGER, ancien militant de la CGT, s’est fait construire une maison en zone péri-urbaine. Il a hérité de surcroît d’une maison à Brive-la-Gaillarde, en Corrèze. Devenu propriétaire, il intente un procès à des locataires impécunieux.

      7

RODRIGO, milite pour l’enseignement obligatoire de la langue catalane dans les écoles. Chaque été sur le flanc du Canigou, il anime “a Summer School”.

      8

MARIE, bonne chrétienne, offre un tapis de prière à Ibrahim. Ibrahim est le nom de son premier enfant, fils d’Ahmed, ce gentil garçon qu’elle a épousé, étant vierge.

      9

BRUNO, prie son Dieu : trop d’humains polluent la Planète. La couche d’ozone s’opacifie. L’air se fait insalubre. L’eau potable va se mettre à manquer. Le globe entier devenir un four. Bruno vient de baptiser son 9^ème enfant.

     10

ELISABETH,  très classe, est une bonne marchande. Son commerce prospère. Elle ne vend pas, elle conseille. Elle ne fait pas des affaires, elle crée des liens et répand l’évangile.

     12

Et MOI (l’auteur), retraité, père peinard, qui d’un œil critique regarde le monde. Quelle est ma contradiction ? Elle n’est pas mince. Je prêche dans le silence. Je prêche la cohérence de l’acte et de la pensée. La chose va paraître sotte, mais je répugne –et c’est un acte de pensée, à propulser ma parole sur le Web. Je suis, diraient certains, un “néoréac”.

 C’est toutefois de ce lieu sans lieu ni autorité que je tente ici, sur la base de quelques portraits, d’énoncer deux ou trois choses éclairantes sur la droite et la gauche, tandis que la roue de l’Histoire s’est mise à tourner.    De l’examen sommaire des 12 portraits qui précèdent, datés de l’an 2016, trois observations en effet  se dégagent :

1. Dans tous les cas une contradiction apparaît entre l’acte et la pensée (pensée ou “idéologie”).
2. Nulle personne, en aucun cas, ne peut être réduite à son acte ou à son idéologie. Etre qualifiée par conséquent comme étant de droite ou de gauche.
3. L’incohérence apparente de la situation vécue  ne semble faire l’objet, en aucun cas, d’un problème de conscience. Donc donner lieu à un acte de pensée.

(Sans doute serait-il souhaitable de s’interroger sur cette absence d’un acte de pensée. Et sur le défaut de formation intellectuelle dont souffre en général le citoyen. Lequel est pensé par le social, plus qu’il ne le pense).

    Quoi qu’il en soit, je déduis de ces observations que les catégories de droite et de gauche ne sont plus des notions pertinentes. Ne sont plus de nature à guider nos actes, nos jugements, nos pensées. Qu’il conviendrait par conséquent de nous en passer, dans nos rapports aux autres et à nous-mêmes, dans toute la mesure du possible.

C’est ma première leçon.

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