Poème
Ballade
En ce dimanche d’Août Dans l’allée cavalière
Dans Lyon désert j’erre Un essaim d’enfants riches
Me voici dans le parc. Vole vers la volière,
Sur le banc deux mégères Vers les deux éléphants
Sont posées près du lac Et le pré où la biche
Près de l’onde où naguère Entourée de ses faons
J’ai canoté, En frissonnant,
scout. broute.
Sur le vieux banc de pierre En ce dimanche d’Août
Que la mousse veloute Que devient ma gazelle
Les deux vieilles sorcières Dont le ventre est si doux ?
Ont fini par se taire Près du grand conifère
Elle ouvrent leurs sacs Sous l’abri, serait-ce elle ?
Ecoutez, le pain craque C’est un vieux phacochère
Le pain du casse- Ce désert me rend
croûte. fou.
Je fais une prière Notre-Dame du 15 août
Machinale, un peu courte Au félin solitaire
Pour les deux chiffonnières A la mine interlope
Ces deux Dames du lac Qui se tourne vers vous
Qui ont vu les deux guerres Direz-vous où se terre
Et commis bien des frasques La petite antilope
Sans cracher dans la Qui viendrait, solidaire
soupe. Se lover dans son cou ?
Je sais. Mon cœur blessé
Vous demande beaucoup
Et ce soir, adossé
Dans une humble gargote
Le regard convulsé
Je fixerai mes bottes.
Je le sais Bonne Mère
Et j’accuse le coup.
Août 1963
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