Société
Lettre à Monsieur le maire de LYON
Objet : Ce rien qui manque à votre ville
Monsieur le maire, cher monsieur,
La ville de Lyon, sous votre gouvernement, devient ce que vous avez désiré qu’elle soit : une grande et belle cité internationale. Les étrangers de plus en plus la viennent voir et l’admirent. Votre souci est grand de les bien accueillir en transformant en hôtelleries nos anciens bâtiments. La belle endormie effectivement se réveille. S’arborise. Etire au loin ses lignes de communication. Retrouve la respiration de ses fleuves. Prend soin dans ses quartiers de mettre en valeur ses charmes. Pour mon entourage et pour moi, citoyens de Lyon, le bonheur est grand, sachez-le, d’habiter cette ville vivante et belle. D’où l’intensité du regret que j’éprouve de voir notre cité dépourvue de ce qui, à peu de frais, mettrait le comble à ses charmes. Regret qu’éveille en moi, telle une révélation, le propos pertinent d’un visiteur étranger : “Votre ville est belle ; elle ne chante pas.”
Songez, Monsieur le maire, à ce qu’ajouterait à l’attractivité de votre ville et à son prestige, un concert public et gratuit qui serait dispensé au bon peuple, pour le moins le dimanche après-midi. Au rassemblement festif et heureux qui se formerait Place Bellecour autour d’un kiosque à musique à l’ancienne.. Ce lieu vaste et silencieux, Bellecour, appelle de toutes parts, ne l’avez-vous senti, la présence poétique de ce genre de petit édifice, accompagnée des accents fédérateurs de sa musique. Un jour, j’en ai la certitude, à cet appel réponse sera donnée. Ce joli cadeau fait à la ville, Monsieur le maire, je forme ici le vœu qu’il s’attache à votre nom, pour notre plaisir et pour le vôtre.
Avec mes sentiments cordiaux et respectueux.
Arnold de St-Just.
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