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11 septembre 2012 2 11 /09 /septembre /2012 10:08

Intime

 

Merci de votre visite

 

Vos passages nous honorent

 

                                                          Arnold et Carla

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15 août 2012 3 15 /08 /août /2012 20:32

Intime

 

Je ne l’ai pas tout à fait oubliée.

 

            Tous les écrivains vous le diront, sans en excepter un seul. Enfants, ils ont commencé par écrire des poèmes. Il n’en est pas un qui n’ajoute, l’air un peu distant : “C’était très mauvais”. Les choses pour moi se sont passées différemment. Mon premier poème était bon. Pas génial, mais bon. J’ai atteint du premier coup à une sorte de perfection. C’est la raison pour laquelle, je pense, j’ai interrompu ce jour là une brillante carrière littéraire.

            Le sujet de mon chef d’œuvre était original. Il ne s’adressait pas, comme le font tous les autres à maman, à ma première petite amie, ou à ma maîtresse d’école. C’était un poème dédié à la Vierge Marie. Je m’étais procuré d’elle, je me souviens, une petite statuette blanche et bleue du meilleur effet. Je lui avais confectionné, en bois, une niche avec des barreaux. Et j’étais allé, à vélo, l’accrocher à un arbre dans le fond du Massif Central. Un tremble. Il se dressait à l’orée d’un bois, sur la rive sauvage d’un lac de montagne. Le lac Montcineyre. Ayant accompli cet exploit j’avais composé, fléchissant un genou, un petit sizain :

“Notre Dame de Montcineyre

  qui derrière vos barreaux

  contemplez cette Terre

  le chemin, le sable, l’eau

  Notre Dame de Montcineyre

    écartez de moi les maux.”

            La Dame du lac m’accorda, je dois le reconnaître, une santé robuste. Elle ne m’aida guère dans mes études. Je l’ai pourtant beaucoup aimée. Et puis, un jour, il arriva ceci : elle m’a trompé. Elle eut un enfant. (Un gars du coin je le suppose). La dame, néanmoins, je ne l’ai pas tout à fait oubliée. De temps en temps, quand il fait beau, (quand le ciel est bleu et blanc), je me récite une sorte de prière :

Notre Dame de Montcineyre

  qui derrière vos barreaux

  contemplez cette Terre

  le chemin, le sable, l’eau

  Notre Dame de Montcineyre

    Pour ces mots :   Merci  .”

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10 août 2012 5 10 /08 /août /2012 20:46

Intime

 Elles sont revenues

             Les objets, avez-vous remarqué, affichent un comportement bizarre. Certains diraient caractériel ou abandonnique. Ils se cachent. Ils se cachent, les objets, afin qu’on les cherche. Vérifient de la sorte qu’ils ont de l’importance. J’ai renoncé depuis longtemps à jouer ce petit jeu là. J’accorde aux objets peu d’importance. S’ils s’absentent, disparaissent, prennent la tangente, je ne les cherche pas. Un jour ou l’autre je les retrouve. Ou ils me reviennent. Je n’ai remué pour eux ni le ciel ni la terre.

            Et je ne vous parle pas seulement de choses d’importance mineure, se rapportant généralement à la vie ménagère. Genre tire-bouchon, paire de lunettes, boîte à trombones, chaussette ou slip qui se plaisent à se tapir en des lieux improbables. Je vous parle de choses vitales. Concernant l’habitat, le compte en banque, l’identité. Votre sacoche par exemple. Votre carte grise, votre carte bleue, récupérées un jour comme naturellement, “par miracle” prétendent certains. Ou bien, comme aujourd’hui, et pour la seconde fois, les clés de votre appartement.

            Depuis 8 jours elles avaient disparues. Grand bien leur face. J’utilisais le trousseau de Carla. Or ce matin, poliment, dans un petit paquet Colissimo, elles reviennent, diligentées par la Poste. “Je suis perdue, est-il gravé sur le porte-clé qui les noue, glissez-moi tel quel dans une boîte aux lettres de la Poste. Merci.”. Suit un matricule à peine lisible grâce auquel le bureau concerné identifie le propriétaire. Ainsi la Poste, le saviez-vous ? Plus une main charitable. Un jour, vous verrez, c’est moi que j’oublierai. Devenu chose, je ne viendrai pas me chercher.

Bonnes vacances.

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19 juin 2012 2 19 /06 /juin /2012 09:20

Intime

 

Mauvaises pensées (1)

 

- J'aurais aimé être, quelques jours seulement, un punk à chien. Et obtenir  à Cannes la palme Dog.

- J'aurais aimé, une fois, être accusé de "viol en réunion".

- J'aurais aimé avoir à déposer plainte pour provocation sexuelle, quitte à être débouté.

A suivre ...

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23 janvier 2012 1 23 /01 /janvier /2012 20:59

Intime

Lettre à B.

 

            Un beau cadeau de nouvel an, cher B., que cette grosse enveloppe qui me vient de ton haut pays, chargée de ce “devoir de vacances” que tu m’adresses : vingt pages dont j’achève à l’instant la lecture. Ton propos, intitulé “Le désir, la mort, le sacré”, paraît l’aboutissement d’un dialogue que nous poursuivons depuis très longtemps, au gré de nos rencontres. Manifestement, le petit chalet des Alpes où tu accomplis ce “devoir de vacance” (vacance sans s) te procure de la hauteur. Et c’est un bonheur, sache-le, que de lire une pensée novatrice et complexe, dans un propos qui s’énonce clairement. Et puis il y a les citations. Ces citations mises en exergue de quelques-unes de mes chansons. C’est chose douce, crois-moi, d’ici les retrouver : je les croyais perdues. Reconnaissance à toi, vieux frère, qui tient le rôle de celui qui ramène à la bergerie les brebis égarées.

            Ce qui impressionne, dans ton écrit, c’est la ténacité qui s’y exprime. Car en dépit des objections radicales que tu adresses au dieu, tu résistes à la tentation de le renverser de son trône. Il demeure, en majesté : la Totalité. (Une totalité spinoziste, de rationalité quantique, polarisée par Teilhard de Chardin, humanisée en termes de personnalisme chrétien : “Une union différenciée de tous avec Dieu”). En définitive, tu crois fermement ce qu’espère la chanson : “A brebis tondue Dieu mesure le vent.”. Non que l’on sente remuer au tréfonds de toi une peur du non-être dont tu chercherais à te protéger. Mais que s’affirme, éminemment, l’intensité d’un désir. Un désir d’être. D’être au-delà de la mort, participant du grand Tout. Sur ce désir tu ne cèdes pas. Il est le fond de ton être. S’y manifeste un trait de la noblesse de l’homme. “Être Dieu en Dieu”, comme osait le dire Maître Eckhart !

            Tes pensées, cher B., ont réveillé les miennes. Elles s’étaient assoupies. La faute en est au fort penchant que je nourris à l’égard du sommeil. J’aime dormir. Ajouté au fait que si l’on avait eu la gentillesse de me demander mon avis, j’aurais répondu non. Je n’aurais pas fait le choix de vivre. N’aurais pas consenti à m’associer à ce projet pervers de la Création. (Autre expression peut-être, ce refus, de la noblesse de l’être parlant ?). Enfin, et en cela sans doute réside le facteur conclusif : je me suis délivré, pour ne pas dire désintoxiqué de la question du sens. Des “fins dernières”, comme l’on disait, par mécanisme de langage. Il n’y a pas de fin dernière. La fin est aujourd’hui. J’attends dorénavant la mort comme un homme qui a fait sa journée attend l’heure de se mettre au pieu. Pour dormir, il est vrai, d’un sommeil sans rêves. Mais également sans cauchemars. Si la philosophie est d’apprendre à mourir, me dis-je, elle est d’apprendre à mourir en père peinard. –Soucieux seulement de ceux qui restent. Comment disait ma chanson d’autrefois, inspirée du livre égyptien des morts ?

       La mort aujourd’hui devant moi

 Comme au blessé la santé

         Ou comme s’asseoir sous un toit

              Quand il vente…”

 

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14 décembre 2011 3 14 /12 /décembre /2011 13:26

Intime

 

Merci pour vos bons vœux

 

            “Merci, Eliane et Claude, pour vos bons vœux d’anniversaire. Ils m’ont touché. J’ai aussitôt mis en pratique l’injonction de Claude de garder la forme. Quand on a sonné à la porte, j’ai bondi comme un jeune cerf, et me suis pris les pieds dans le tapis. Le plongeon, dans l’ensemble, fut assez réussi. La vitrine de la petite bibliothèque Louis XV n’y a pas résisté. La balafre qui à présent me fend le front me fait ressembler, selon Carla, à Gorbatchev. Et la canne qui soutient l’articulation du genou, je ne sais trop pourquoi, à Churchill. Bien entendu en moins beau. L’année prochaine à la même date, soyez gentils, conseillez-moi la prudence.”

                                                                                              Arnold le Balafré.

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 09:59

Intime

  

Adieu

 

          Adieu mon coussin. En cette année 2011 on t’a mis au rebut. Tu vas me manquer. J’appréciais ta discrétion. J’admirais ta modestie. Personne, à l’exception de moi, lorsque tu jouais à cache-cache, n’avait souci de ton existence. Une telle indifférence n’avait pas pour effet de te froisser. Ni ne te déprimait, quelquefois, le geste désinvolte qui t’envoyait promener. Ton bonheur était d’être là, en famille, autour de la table. Occupant dans l’ombre la place qui t’était assignée. Mine de rien : un endroit stratégique. D’où l’on aperçoit sans être vu la moitié du monde. Le monde d’en bas. Rien de ce qui est humain, de ce fait, ne t’était étranger. Et c’est mon poids, mon propre poids que tu devais supporter. De cela, sache-le, je garde mémoire. Une fois le repas achevé, le couvert retiré, c’est là qu’on te retrouvait, rondelet, pimpant, la panse dodue. Et non sous l’aspect d’un objet piteux, exsangue, ayant connu l’état de siège.

            Il y avait entre nous une intimité. Coxinophile impénitent (coxinus en latin : coussin) j’avais pour toi, je le confesse, une inclination. J’aimais ta peau. Son grain. Sa couleur aubergine. Le doux bombé de ta chair molle. Tu assurais le velouté de mon assise, et de surcroît tu m’exhaussais. Du fait de ton soutien j’apparaissais plus haut. Pouvais me prévaloir d’un surplus de prestige. Peut-être même d’un semblant d’autorité. Les autres ne s’y trompaient pas. Ils te dotaient pour te nommer d’une majuscule. Quelquefois d’une particule. “N’y touchez pas, s’écriaient-ils, c’est le Coussin du Marquis” (Le marquis Arnold de St Just de mes Deux, ajoutaient-ils, in petto, je présume.) –“Enfantillage”, estimais-tu. Ils te conféraient, la chose est patente, le statut d’un objet noble. Voire sacré. Noble et sacré, humblement tu l’étais. Hélas tu n’es plus. Je me sens tout petit.

            Adieu, cher coussin, adieu cher complice. Au ciel réserve-nous un siège. Un siège pour deux à la table des dieux.

  IMG_0002-copie-14.jpg

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 10:09

                                                                       Intime

 

Au duc de la Lanterne

 

Bon anniversaire !

 

“centaure dans la steppe

perplexe

a suspendu sa course

a vu qu’il était seul”

—

 

“nous autres que la terre a chargés de parole

joindre nos dires à son mutisme

—

 

“dans mon être la joie a fait place nette

je laisse à mes enfants le soin de la planète

—

                                       (Bernard Blanc)

 

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27 novembre 2010 6 27 /11 /novembre /2010 19:07

Intime

 

 “Sous l’auvent”

             Il n’y a pas de sens de l’Histoire. Pas de sens de l’Histoire en ce qu’il y aurait une finalité de l’Histoire. Il y a seulement le rêve de l’espèce humaine de vivre selon plus de dignité, de justice et de liberté. Seulement en ce sens un humain peut avoir, à certaines époques de sa vie, le sentiment exaltant de se sentir inscrit dans le sens de l’Histoire.

            En 1940, gaulliste, je me suis senti, adolescent, être inscrit dans le sens de l’Histoire. En 1950, résolument européen, je me suis senti inscrit dans le sens de l’Histoire. En 1955, partisan de l’Algérie algérienne, je me suis senti inscrit dans le sens de l’Histoire. En 1968, je me suis senti inscrit dans le sens de l’Histoire. Dans les années 70 et 80, formateur à “Recherches et Promotion”, (école de la deuxième chance pour adultes) j’ai eu le sentiment d’œuvrer dans le sens de l’Histoire. Même sentiment, plus tard, en m’opposant ponctuellement à la montée de l’extrême droite en France, et à la guerre américaine en Irak.

            Aujourd’hui, la direction dans laquelle la société entière s’engouffre, mécaniquement, dominée par le fric et l’objet, ne peut être désignée comme étant dans le sens de l’Histoire.

                                                      “Permettez, je m’efface

        Je me mets sous l’auvent

       Spéculez, bien vous fasse

       Moi je rentre au couvent”.

 

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3 octobre 2010 7 03 /10 /octobre /2010 09:11

Intime

 

Anecdote

  

            Il est midi, c’est dimanche. Tel un ponton jeté sur les flots, la salle à manger (lumineuse) s’avance sur le pré. Un vaste pré d’herbe rase, qui offre aux pieds la tentation de marcher sur les eaux. A l’horizon, une haie le limite et dessine une courbe élégante. Au milieu de la baie, un peu à gauche, un petit arbre frêle. Un ginkgo biloba, déjà effeuillé par l’automne. Il se dresse comme un mât. Nouvelle invitation au voyage. Il fait beau. Il fait bon. Nos hôtes sont charmants. La table est accueillante. Au menu les produits de la pêche : carrés de saumon mordorés, dorade luisante étendue sur un plat, vin blanc du pays… Pour dessert : tarte paysanne venue des hautes terres.

            Je tourne le regard. Elle me regarde. Son visage est impassible. De l’invité elle attend quelque chose. Une remarque, un geste, un mot d’esprit. Qu’il morde en somme à l’hameçon. La moindre des choses. Or ma pensée consciente ne voit que le regard. Non l’insolite de ce qui l’entoure. Elle, la sphinge, porte nouvellement des lunettes. Ressemble à Nana Mouskouri. Ou, très classe, à l’attachée de direction d’une entreprise multinationale. Mon cerveau fidèlement l’enregistre. Mais moi, sur le moment, de tout cela je ne voit goutte. L’œil que je montre, à n’en pas douter, doit faire songer à celui d’un vieux congre, animal réputé peu malin. J’oublie l’instantané. La table est joyeuse. (Non sans avoir une pensée pour celui d’entre nous qui aujourd’hui n’est point là.).

            Trois jours ont passé. Je fais irruption hors de ma chambre. Je viens de réaliser une chose importante. Je hèle Carla. –“Qu’arrive-t-il ?”. –“Avez-vous remarqué que notre jeune amie, Mélanie, porte à présent des lunettes ?” (Comment Carla qui voit tout ne l’aurait-elle pas remarqué ?) –“Assurément, cher Arnold. Mais ces lunettes, n’est-ce pas, elles étaient pour le rire. Pour l’amusement, non ?

            Avais-je donc à ce point nagé en eau trouble pour ne pas m'en rendre compte ? Sans demander mon reste je rejoins l’ombre. L’ombre de mon rocher dans les profondeurs. A défaut de noyer le poisson.

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  • : Un regard ironique sur soi-même les choses et les gens plus recension de livres.
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