16 novembre 2012
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Société
Vincent Peillon mis à l’épreuve
En la présence du ministre de l’Education, on interroge 5 enfants élèves de CM2.
– Question 1 : “Que vous rappelle la date de l’an 800 ?”
Quatre jeunes écoliers n’en ont aucune idée. Une fillette, toutefois, brillamment se distingue : “Il y a eu Charlemagne, le 1er des Carolingiens.” Jury rassuré.
– Question 2 : “Que s’est-il passé à Waterloo ?”
Un garçon bravement avance la bonne réponse. Trois enfants n’ont pas la moindre idée de ce que qui s’est passé à Waterloo. (Est-ce une piscine ? un stade olympique ?) . Une fillette fait un gros effort de mémoire et trouve : “Une bataille navale entre les américains et les japonais”. Jury consterné.
– La question 3 est d’actualité : “Quel est le nom du ministre actuel de l’Education ?”
Aucun élève n’est au courant. Un garçon cependant manifeste un esprit délié : “Je connais le nom de celui d’avant.”. Etonnement du jury. “Et quel est ce nom ?” –“Luc Chatel.”. Admiration. Ce garçon me plait. Il sait déjà ce que j’enseignais (en vain) à mes élèves ou à mes étudiants : “Ignorez tout d’une matière, sauf un chapitre. Mais sachez le à fond. Le jury, à coup sûr, se montrera intéressé.”. A la place du ministre, j’aurais demandé à ce brillant garçon de bien vouloir me laisser ses coordonnées.
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11 novembre 2012
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11 novembre
Repos.
En attendant la prochaine (25 ans plus tard).
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3 novembre 2012
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Société
Halloween
Puisque nous sommes devenus américains.
Où cours-je ? !
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3 novembre 2012
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Société
Caroline Fourest
“Quand la gauche a du courage”
Editions Grasset et Fasquelle, 2012
Chroniqueuse catholique de gauche, Catherine Fourest est une jeune femme sympathique. Son ouvrage justement positionné sur le plan politique mérite très certainement d’être lu. Dans cette attente, à la radio, l’écrivaine est interviewée ce matin.
Sa facilité d’expression, son à-propos, sont époustouflants. Illustrent une superbe intelligence. Un tempérament et un courage redoutables. Il ne doit pas être bon de se trouver affronté publiquement à un adversaire aussi assuré, aussi doué.
Cette brillante jeune femme est cependant inaudible. Dans la précipitation ininterrompue de son langage ses mots défilent, dépourvus de poids. On assiste au fonctionnement implacable mais sans relief d’une machine à ratiociner. La parole est sans corps. Et de ce fait, le verbe est vain. Brice Couturier, qui l’interroge lui-même avec brio, ne fait au demeurant pas mieux.
Rien ne sert de parler, si l’on ne se fait entendre. Trop souvent, de la part de la droite, on a lieu de se plaindre des ruses d’un excès de communication. Elle fait ici défaut. A nos étudiants, peut-être apprend-on à écrire ? Non à parler.
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30 octobre 2012
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Toussaint. Bonne fête à tous.
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13 octobre 2012
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Société
Ça presse !
Posés sur leur siège, les musiciens sont pressés. Grimacent. Se tordent, ont les traits tirés. Tirés à quatre épingles. Le chef d’orchestre de renommée mondiale est lui-même pressé. Pressé d’en finir. Il transpire sang et eau. On les comprend. On vient de leur annoncer l’Apocalypse. Le surgissement imminent de la fin du monde. Tout, du moins, le laisse supposer. A cent à l’heure ils ont expédié le premier mouvement du concerto brandebourgeois n°3 en sol majeur. Pus vite encore ils attaquent le second mouvement. Procèdent à la hache, au bazooka, à la mitrailleuse lourde. A la scie circulaire. Au marteau pilon. Ça gronde, ça crie, ça tonne, ça frémit, ça crépite. Ça hurle. Ça mælstrome. Ce n’est plus du Jean-Sébastien, mais c’est mieux, beaucoup mieux. C’est du massacre, de la transe, de la fission nucléaire. Ce n’est plus de la musique, c’est de la performance. De la pure performance. C’est beau. Atrocement beau. Férocement actuel. Au goût de notre époque. A écouter absolument, toute affaire cessante. –Si vous n’êtes pas musicien. Ça presse !
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6 octobre 2012
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Société
L’objet de nos rêves
N’allez pas croire. Les messages publicitaires ne sont pas tous à mettre dans le même panier. Ne sont pas tous des slogans vaniteux ou désolément prosaïques. Certaines publicités d’abord prennent leur temps. Ensuite vous laissent entendre que vous n’êtes pas n’importe qui. Nullement un type à qui l’on vend n’importe quoi. Vous êtes un technicien qui examine de près l’objet qu’on lui propose. Et ce professionnalisme ne vous prive pas d’avoir le sens de l’humour. Ces publicités se font donc d’abord un devoir de vous informer à fond. Elles le font de surcroît dans une langue qui s’apparente à la grande littérature. Elles se montrent enfin soucieuses de la bonne qualité de votre vie maritale. Témoin l’argumentaire (à peine bricolé) qui accompagne cet objet indispensable à la réussite de votre vie sociale :
le Coupe-poils “air-clean”
“De fabrication robuste, en ABS anti-chocs, cet appareil intime comporte un capuchon de protection. Sa ligne ergonomique avec picots antidérapants assure une excellente prise en main. Performant avec ses lames en titatium à haute vitesse de rotation, il ne se contente pas de couper les poils, il les aspire. Il n’aspire à vrai qu’à vous rendre séduisant, et évite les conflits conjugaux. Deux bonnes raisons pour ne pas y couper. 17,50 €.”.
Un peu de respect. Je vous connais. N’allez pas ajouter : “Poil au nez !”.
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21 septembre 2012
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Société
Publication de caricatures du Prophète
- En droit : Un acte licite, en Occident. En vertu du principe de la liberté de penser, de croire, de ne pas croire, de s’exprimer.
- Esthétiquement : Pas d’estimation, les dessins n’ayant pas été personnellement observés.
- En termes de civilité : un geste discourtois, irrespectueux, émanant de gens mal élevés et de douteuse fréquentation.
- En termes diplomatiques : une faute
- En termes politiques : un acte arrogant, inconsidéré, générateur de violence.
- En termes d’anthropologie : un acte de méconnaissance absolue des rapports entre les cultures.
- En terme de commerce : une opération réussie, voire juteuse.
Au total pas de quoi pavoiser. Un enfantillage affligeant.
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21 septembre 2012
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La tour des miracles
La tour, 26 étages, domine la zone urbaine prioritaire n° 3. Tags, papiers sales, affiches déchirées, boîtes aux lettres défoncées, défigurent le hall. Cris. Turbulences. Enfants et Jeunes gens bousculent les adultes qui passent. L’immeuble de banlieue est tout à fait à la hauteur de sa mauvaise réputation.
Le hall, huit jours plus tard est silencieux. Pas un papier ne traîne. Des groupes de jeunes gens, calmes, attendent au bas des escaliers. La vieille dame, le vieux monsieur, la mère de famille aux bras chargés de marchandises se voient abordés avec tact. “A quel étage allez-vous, Monsieur, Madame ? Nous sommes là pour vous aider. Pas de soucis, c’est gratuit. Laissez-nous porter votre sac. Permettez-moi de vous offrir mon bras.”
Le ciel sur la terre. La cité des anges. Qu’est-il arrivé ? Un film que l’on tourne ? Une intervention réussie des services sociaux ? Un miracle de la divinité ? Non. Une panne d’ascenseur. Une panne irréparée depuis huit jours. Je n’invente pas. J’écris ceci d’après un reportage en direct, écouté sur France-Culture, dans l’émission “Les pieds sur terre”, ce vendredi 14 septembre.
Jean de La Fontaine, aurait trouvé la morale.
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15 septembre 2012
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Société
Richard Millet
Un homme malade de son diagnostic
Enfin l’on parle de lui. La haute valeur de son œuvre romanesque méritait qu’on en parle. Hélas c’est pour dire et à juste raison qu’il est fou. Je n’ai nullement pris connaissance de son dernier ouvrage. Celui qui précisément délie les langues. Il s’agit d’un pamphlet dans lequel l’auteur fait “L’éloge littéraire d’Anders Behring Breivik”, l’homme qui assassinat pour raison idéologique 70 personnes dans une île, en Norvège. Je ne lirai pas ce dernier ouvrage de Richard Millet. Sachant trop bien, au fond, de quoi il retourne.
J’ai lu ses admirables et sombres romans. Ils sont à placer au plus haut de ce qu’a produit la littérature de notre pays dans la seconde moitié du XXème siècle. J’ai pris connaissance de certains de ses essais, dont l’un s’intitule significativement “Fatigue du sens”. J’en ai fait la recension sur ce blog en mai 2011. Ce que j’ai entendu de cet homme est un cri. Le cri d’un homme écorché vif, dépouillé d’une civilisation qui se meurt, laquelle était son cœur, son âme, sa peau. Le diagnostic pertinent qu’il porte aujourd’hui sur le sort du monde lui est à la lettre insupportable. Comme il est insupportable, et au fond pour les mêmes raisons, aux yeux du commando islamiste qui vient hier d’assassiner, en Lybie, l’ambassadeur des Etats-Unis.
Notre monde en mutation change de peau, de mœurs, de pensée. Modifie les règles de vivre ensemble. Se soumet à l’empire du sexe, du sans limite, du matériel et de l’argent. Sans partager les mêmes peurs, lesquelles engendrent la violence, le cri d’hommes conscients, mais fragiles et plus menacés que les autres, est à entendre.
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