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20 septembre 2010 1 20 /09 /septembre /2010 16:39

Société

 

D’Ormesson sur les ondes

 

            Ce jeune homme de 85 ans, on le sait, a le sourire malicieux et le regard bleu faïence. Aux yeux de notre monde apeuré, rigolard ou morose, il offre une image singulière. L’image aimable, non contrefaite, d’un homme heureux. Cet académicien qui a fait Normal Sup est certes un chanceux. Les fées à sa naissance l’ont gratifié de tous les dons. Lui ont donné la santé, l’intelligence et le privilège d’être beau. Lui ont de surcroît offert un nom, ensuite une riche éducation. Tout ce qu’il faut pour réussir dans la vie et s’y sentir heureux. Tout, également, pour susciter l’envie, la jalousie, et se faire détester. Il n’est pas tous les jours facile d’être un prince. De bénéficier d’un trop bel héritage. Il existe de pauvres petites filles riches, des nantis anxieux, et d’autres qui ne voient pas l’obscénité de posséder une trop longue berline noire ou un 4 x 4 massif.

            Il s’est trouvé que Jean a fait le bon choix. N’a emprunté ni le chemin du pouvoir ni celui de l’argent. Il a fait le choix de la liberté. Celui de devenir écrivain. De tenter par l’écriture de comprendre le monde et les gens. “Au point d’être rarement de sa propre opinion” (le mot de Valéry qu’il aime citer). Il ne s’aveugle donc nullement sur l’envers du monde. “Le monde, selon lui, est aussi épouvantable qu’il est merveilleux”. Jean avoue simplement “qu’il était doué pour le bonheur”. Si Dieu pourtant lui demandait s’il voudrait recommencer sa vie, à la différence de Philippe Sollers, il dirait non. Il a conquis sur son milieu cette hardiesse, formulée sans ressentiment. Seulement : “Une vie suffit.”. On ne peut me dis-je qu’aimer cet homme. Et pas seulement parce qu’il aime l’Europe, les Roms et les Roumains. Mais du fait de sa qualité dominante. Celle-ci désuète, héritée peut-être de l’antique France. Jean est mieux qu’un gentilhomme. C’est un homme gentil.

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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 16:47

Société

 

Albert Jacquard

 

            Ma voix va donc se taire, nous annonçait en Juin Albert Jacquard. D’autres chroniqueurs vont vous proposer un autre regard.”. Le char de l’été a moissonné les jours. En septembre, sur les ondes, la voix d’Albert n’est plus. J’en éprouve du chagrin. Du repentir aussi. Je ne l’écoutais plus. Ne l’écoutais plus avec l’attention qu’il mérite. Chaque jour, en quatre minutes, il nous disait des choses fondamentales. Les expliquaient par le menu. Avec rigueur. Sa voix sans doute était brisée. Son expression peu chaleureuse. Et l’homme, assurément, manquait d’humour. Semblait nous faire la morale. Mais il avait immensément souci du monde. Albert Jacquard était un sage. Il nous laisse ses livres.

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13 septembre 2010 1 13 /09 /septembre /2010 14:13

Société

Le nouveau Lyon

 

La tour Oxygène 

La tour Oxygène

 

Les berges du Rhône

Les berges du Rhône

  

station métro Vaulx en Velin la Soie

La nouvelle station de métro "Vaulx en Velin la Soie"

 

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4 septembre 2010 6 04 /09 /septembre /2010 15:00

0-1

Société

O-1

 

            Ce soir, contre une bonne équipe de Biélorussie, la nouvelle équipe de France a perdu. (0 à 1). Qu’importe. Elle s’est montrée vaillante et solidaire. Malouda, nouveau capitaine : magistral et beau. Dans les tribunes, j’ai cru voir notre amie Kuniko. Elle aime le foot, D.H. Lawrence, les chats et les piscines bleues.  

 

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29 août 2010 7 29 /08 /août /2010 07:31

Société

 

Sollers sur les ondes

 

            Le rayonnement d’un héros solaire en ces jours frileux de l’été émoustille, fait du bien. L’auteur de “Femmes” et de “La Guerre du goût” est un soleil. La terre a besoin d’eau, ce n’est pas son affaire. Le destin de son moi est de briller. Il brûle, jubile, assèche, féconde. Il connaît le monde. “Quand j’habitais New York…” glisse-t-il en passant. Venise, Bordeaux, la Chine, l’île de Ré, les Etats-Unis sont ses lieux d’élection. Le bougre est un homme heureux. N’a-t-il pas, en autres, créé “LInfini” ? Si le Bon Dieu –chez qui il a ses entrées– lui proposait de revivre sa vie exactement telle qu’elle fut, au détail près, il dirait OUI. Sans l’ombre d’une hésitation. La vie, il importe qu’on le sache, d’un grand libertin. “Approcher au plus près de la substance féminine” est un bonheur. “Il faut, disait Cézanne, aller sur le motif”. Notre expert, en la matière, est intarissable. On a même un peu de peine à l’interrompre. Le grand siècle, à ses yeux, est celui des Lumières. Sans l’imiter en tout, cela va de soi, il aime bien Sade. Voltaire, Diderot, Casanova sont ses références. Notre homme a tout lu, parle de tout, avec brio, désinvolture. Il s’aventure à l’occasion sur des chemins scabreux. Il y a, par exemple, le bon et le mauvais goût. Et entre l’un et l’autre c’est la guerre. N’est-ce pas secrètement ce que nous pensons ? Notre goût (celui de notre position sociale ou générationnelle ?) étant le bon. Il ne s’agit bien sûr que d’ironie. L’homme est toujours ailleurs, étincelant. Et toujours plus intelligent qu’il ne paraît. C’est dire. Manque parfois le béton d’une démonstration mais qu’importe. Cela remue la doxa. Réactive la pensée.

Il y eut cet été du Sollers sur les ondes.

 

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 16:15

Société

 

Une époque shakespearienne

 

            An 4050. Une équipe d’archéologues gabonais triomphe. Découvre dans le désert de l’Europe Occidentale des documents d’une valeur inestimable. Le professeur N’Gamba dirige les travaux. Il s’agirait selon lui de vestiges d’un texte sacré. Celui-ci serait à dater du début du 3ème millénaire après Jicé. Remonterait, se hasarde son adjoint, le professeur Kiu, au règne d’un monarque appelé Nicolas Un.

            A cette époque, dit-on, quelques-uns apprenaient par cœur des poèmes qu’ils aimaient. L’écriture était calligraphiée. Apposée sur un support de matière souple dont on ignore encore la composition : le papier. La graphie numérique commençait seulement à se répandre. L’ère Gutenberg n’était pas entièrement achevée. On usait d’un calame ou d’une plume pour dessiner les mots. Ou de grossières machines mécaniques pour les imprimer.

            Dans l’épaisseur du sable sec des fragments de textes ont été ainsi retrouvés, épars, minuscules. Sur la plupart figure un mot, un segment de mot, non encore déchiffrés. Tels que : sexe, foot, pub, racaille, niquetam, pétrole, fric. Quelques-uns plus conséquents. Par exemple vuvuzela, chikungunya, rilence  ou bozon de Higgs.

            Le trésor le plus précieux consiste en ce qui semble des phrases complètes. Ainsi “Une villégiature aux Seychelles”.  Un hippodrome en forêt”.  Une blonde aux seins nus”. Le joyau de la découverte pourrait être un hymne. Celui-ci limité à deux vers de 10 pieds (appelés alors décasyllabes). A moins qu’il ne s’agisse de la didascalie d’une représentation théâtrale :

                                   [Voici paraître]…“Une équipe de caïds immatures

                                            qui commande à des gamins apeurés !”.  

            L’époque, présument nos archéologues, était shakespearienne. Comme la leur.

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20 août 2010 5 20 /08 /août /2010 14:52

Société

  Déposition

 

             “Un dommage, monsieur l’agent, a été causé à notre automobile (automobile avec un e). Au dire de notre compagnie d’assurances, la procédure requiert le dépôt d’une plainte auprès de vos services”.

            Le commissariat, flambant neuf, se veut accueillant. Grande est la tentation, pour goûter un moment de bonheur, de demander la grâce d’une garde à vue prolongée. En évidence, sur le dessus du bureau, un grand album cartonné. Un livre d’or peut-être ? En gros caractères, sur la couverture : “Doléances du public”. On croit rêver. Serions-nous dans le meilleur des mondes possibles ? Ou simplement dans l’espace urbain que l’on appelle “les beaux quartiers” ? Propret, chemise bleu pâle, un pistolet de gros calibre à la ceinture, le policier écoute.

            “Le constat de ce dommage, monsieur l’agent, a été fait vers 9h du matin, le jour même du 15 août. Jour anniversaire, vous le savez, de la montée au ciel de la Vierge Marie. Un dommage mineur : seulement un trou noir, à peu près circulaire, dans le panneau de la portière avant, côté conducteur. Cet orifice en lieu et place de la serrure manuelle, celle-ci ayant été crochetée. Non, monsieur l’agent, nul vandalisme à l’intérieur de l’habitacle. porte twingoDu travail propre,  le genre courtois. De surcroît silencieux. Le long du trottoir, l’auto était rangée sous nos fenêtres laissées ouvertes la nuit. Nul larcin non plus. Seulement m’absence d’une petite bourse, grosse de quelques centimes. L’effraction a été commise très exactement devant le numéro 13 de la rue St-Christophe. Lequel, vous ne l’ignorez pas, est le patron des voyageurs, des portefaix et, depuis 100 ans, des automobilistes. Non, monsieur l’agent. Ayez l’obligeance de bien vouloir rectifier : Nous ne portons nullement plainte contre quiconque. Sur l’injonction des Assurances, nous attestons seulement d’un fait. Par précaution, sans doute. Pour éviter que l’on nous change la portière, si ce n’est l’auto toute entière. Merci, monsieur l’agent, Dieu vous garde”.

Réflexion

            Sur ce fait à portée modérée (un trou laissé par l’ablation d’une serrure) intéressés sommes-nous, Carla et moi, d’observer l’intrication des rapports d’intérêt, divergents et convergents, où quatre acteurs d’inégale importance se trouvent engagés : l’assuré, l’assureur, le garagiste et la police. Chacun poursuivant un but qui lui est propre, voire opposé à celui des trois autres. Les quatre protagonistes, en termes plus généraux, s’appellent : le citoyen, la finance, l’industrie et l’Etat. L’Etat par la police cherche un coupable, l’industrie le plus gros chantier qu’il est possible, la finance le gain maximum, le simple particulier, une perte d’argent minimale. Chacun devant se défier peu ou prou des trois autres, et leur accorder néanmoins sa confiance. Tous, en somme, se tenant par la barbichette.

             Le genre de situation concrète qu’il conviendrait d’analyser dans nos écoles, en classe d’économie politique.

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1 août 2010 7 01 /08 /août /2010 08:15

  Société

 

Actualités, suite

 

A Saint Michel en Grève

Sur la grève

Un cheval est mort

Empoisonné par les algues vertes

Alerte en pays de Trégor

 

Dans l’eau du bayou

En Louisiane

Un cormoran est mort

Englouti par la marée noire

Alerte en pays de Louisiane

 

Dans l’eau de la mangrove

Au delta du Niger

Un Pélican est mort

Englué dans une mare noire

Alerte dans le Golfe du Niger

 

Dans le port de Dalian

En Mer Jaune

Le corps d’un homme se débat

Avalé par une onde noire

Alerte en la Chine du Nord

 

A Saint Michel en Grève

Sur la grève

Un cheval est mort

Alerte en pays de Trégor.

 

 

 IMG 0002-copie-4

Jiang He, photographe 

 

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29 juillet 2010 4 29 /07 /juillet /2010 18:31

Société

                                         

Un ange passe

 

 

            Si ce n’est le facteur, nous disions-nous, ce ne peut être qu’un ange qui dépose le courrier. Est-ce Dieu possible ?” Or ce n’est pas du palais de Carla, mais du haut de ma chambre d’étudiant que je viens d’en établir la preuve par une observation surprenante : L’ange existe, je l’ai rencontré. Dans mon quartier bâti au flanc de la colline, l'ange, chaque jour, sachez-le, passe à trois heures précises. Trois heures du matin, lorsque la ville dort. Et que mon esprit, pour un court moment, se trouve au meilleur de sa forme, à savoir légèrement éveillé. L'ange donc je l'ai vu. Vu de mes propres yeux, deux nuits consécutives, en chair et en os. 

           Cela commence par un grondement de moteur sous la lune, qui vous tire du lit et vous porte au balcon. Une Ford rouge, datant du siècle dernier, se range en double file au pied de votre immeuble. L'être qui en descend, je vais le découvrir, n'est autre que notre messager. Il est de sexe masculin. Laisse derrière lui la portière ouverte, le moteur en marche, les phares allumés. Furtif, car un humain le pourrait surprendre, il se dirige vers le porche de l'entrée. Il tient à la main ce qui semble, à la lueur du lampadaire, une page blanche. Comment s'introduit-il dans le hall ? Ce genre de personnage n'use jamais du digicode. Devant lui les portes s'ouvrent et se referment. Il sort à présent de l'immeuble. Il a rempli sa mission. L'auto prudemment redémarre, s'éloigne en pétaradant dans la nuit, et retourne au silence. 

Fin de l'apparition. Ai-je rêvé ?

          Il me faut en avoir le cœur net. J’enfile un kimono, descend les étages, lorgne de façon éhonté le contenu des quatorze boîtes aux lettres. Dans la pénombre de l’une d’elles, victoire, se distingue, probant, l’objet que je cherchais : le journal Le Monde. Celui qui donne la nuit des nouvelles du jour.  A trois heures précises, la nuit prochaine, c'est décidé : j’invite notre ange à boire un pot. Me dira-t-il que Dieu existe  ? Ou peut-être me prendra t-il pour un ange ?

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17 juillet 2010 6 17 /07 /juillet /2010 10:44

  Société

 

Pour mémoire

 

            Jadis –à l’époque dont je vous parle on voyait le jour voler des oiseaux– Savez-vous que le soir, lorsque la fenêtre demeurait ouverte, des papillons de nuit venaient se brûler les ailes à la lampe de chevet ?

 

                        IMG-copie-8.jpg

 

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