Le blog du Marquis de St-just

Société

Les J.O.

Mise en examen d'un tableau d'honneur

           Ce tableau est un échantillon de ce que donne à lire le palmarès général des Jeux Olympiques. Les USA et la Chine sont les nations dominantes. La Grande-Bretagne et la Corée du Sud occupent une place plus qu’honorable. La France, aux dires de la presse “tient son rang”. L’Inde, en revanche, au 55^ème rang des nations classées, adopte un profil bas.

            Etabli sur des bases apparemment objectives, au centième près, ce classement est moins innocent qu’il ne paraît. Il s’accompagne d’abord, qu’on le veuille ou non, d’un jugement de valeur sur les pays mis en concurrence. Un jugement portant sur les peuples, leur culture, leur système politique et social. L’important étant en vérité pour les états qui y consacrent leur énergie, moins de participer que de vaincre et de paraître. Ce classement se fonde ensuite sur des postulats naïfs, non interrogés, cependant contestables.

           Le premier consiste à établir une échelle des résultats qui donne prévalence à l’or. On peut en effet se demander en raison de quoi, dans le classement, une médaille d’or l’emporte en valeur, par exemple, sur trois d’argent. Ce qui a pour effet de placer la Corée du Sud, qui obtient un total de 28 médailles, avant l’Allemagne qui en obtient 44. Un classement au nombre de médailles, plus légitime à mon avis, modifierait sensiblement l’ensemble des placements. Repousserait la Grande-Bretagne au 4^ème rang, la France au 8^ème, la Corée du Sud au 9^ème, et permettrait à l’Inde de figurer au 33^ème rang, performance déjà plus honorable (Ou cette nation dédaigne-t-elle souverainement les bienfaits narcissiques, matériels et idéologiques liés à une culture sportive et concurrentielle ? Pour l'être humain, en effet, quel intérêt spirituel d'être le  premier ou le seul ? Et de courir le 100 mètres haies 1 centième de seconde plus vite que tous les autres ?).

            Moins légitime encore est le choix de ne point tenir compte, considérant chaque état, du chiffre de sa population. Songez que les Etats-Unis, pour sélectionner ses meilleurs athlètes, bénéficie d’un échantillon de 310 millions d’habitants. La Chine, elle, couvre un continent comportant près de 1 milliard 350 millions d’humains. Face à ces molosses, la Grande-Bretagne qui compte 62 millions de sujets eût dû obtenir en proportion 20 médailles face aux Etats-Unis et bien moins encore en proportion de la Chine. Elle en a obtenu 65 ! La palme revenant toutefois aux Pays-Bas (16 millions d’habitants) qui décrochent un total de 20 médailles, dont 6 en or (1). Le même raisonnement devrait être appliqué en tenant compte de la richesse des nations, celle-ci mesurée au chiffre de leur PIB (Produit Intérieur Brut). Autrement dit à leur capacité réelle de financer les charges (considérables) qu’impliquent l’organisation et les pratiques de sport.

            Il conviendrait en somme, devant le tableau d’honneur des Jeux Olympiques, de ne pas nous en laisser trop conter. Candide, adulateur inconscient de l’or et de la puissance politique, ce tableau nécessite d’être analysé et interprété, ce qu’en général les médias ne font. Enfin, et sans vouloir inconsidérément entonner l’Hymne à la Joie, je ne résiste pas au plaisir, en cette période de morosité, de tirer tout de même de ce palmarès olympique 2012 un motif de réconfort. A savoir que l’Union Européenne, qui ne paraît pas dans le palmarès, est toujours, et de loin, la principale pourvoyeuse d’athlètes de haut niveau dans le monde. N’obtient-elle pas, par le concours des nations qui la composent, cent médailles de plus que les Etats-Unis et la Chine réunis ? (296 contre 191). Non mais. Pas morte l’Europe ! (Il faut bien que quelqu’un le fasse savoir).

(1)               Il existe un rapport significatif entre la taille et les performances d’un état. En même temps que paraît le palmarès olympique est publié le “classement de Shangaï” concernant les 500 meilleures universités mondiales. On observe, chose presque surprenante, des résultats analogues.

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Société

Babel aujourd’hui

            Dieu, en ce temps-là, (un moment après l’extermination de l’humanité sous les eaux du Déluge) Dieu, en ce temps-là, n’était pas favorable, c’est le moins que l’on puisse dire, à la construction de grandes agglomérations. Il changera d’avis plus tard avec Rome et Jérusalem. Mais Dieu à cette époque n’aime pas l’idée d’une grande cité, d’une mégapole. Les humains qu’il a créés, il les conçoit dispersés. Il les veut nomades. Lorsque certains d’entre eux, en Babylonie, décident de se regrouper, de construire une ville, d’édifier une tour qui monterait jusqu’au ciel (afin disent-ils de se faire un nom) Dieu en personne, comme il l’avait fait dans le jardin du paradis, survient pour voir de près ce qui s’ourdit du côté de l’Orient, sur le bord de l’Euphrate (Aujourd’hui l’Iraq, pensez-y). “Tous les hommes, observe-t-il consterné, font un seul peuple. Parlent une même langue. Rien désormais, conclut-il, ne leur sera impossible”. Dieu, dès lors, brouille et différencie leur langage et redisperse les humains à la surface de la terre. (Voir Genèse 11,1-9).

            Ce récit archaïque de la tour de Babel a donné lieu depuis le fond des âges à de nombreuses interrogations. Celles-ci variant en raison de la crédulité ou de l’incrédulité des locuteurs. Devant la montée en puissance des humains, par exemple, Dieu aurait-il pris peur ? Ou, comme il le fit dans le jardin de l’Eden, a-t-il voulu punir les humains de leur transgression ? Ou encore, a-t-il voulu opérer une nouvelle retouche à la création de l’homme, celle-ci se révélant difficile à parfaire ? Naguère, en tous cas, on s’accordait sur un point : Comme l’exclusion d’Adam et Eve du paradis, comme le châtiment du Déluge, l’intervention divine à Babel était manipulatrice et violente. De surcroît contradictoire à ce que sera dans son essence le message évangélique, celui de l’unité du peuple chrétien rassemblé dans le corps du Christ.

            Les questions que soulève l’antique récit semblent aujourd’hui une histoire d’hommes. Ils sont en effet trois, cet après-midi, à échanger leur savoir devant un micro, aiguillonnés par une animatrice à la voix pointue. Un linguiste, un psychanalyste, un prêtre retiré au désert. La doxa (la pensée dominante) qui a cours à présent (héritière de Freud, Lacan, Hanna Arendt, les Droits de l’homme) n’est plus celle qui régnait autrefois. L’interprétation que l’on donne de l’intervention de Dieu à Babylone s’est de ce fait elle-même modifiée. Ce n’est pas en despote, en despote caractériel ou craintif, que le Dieu avait agi en détruisant le projet des humains. Mais plutôt, et de façon préventive, en libérateur. Voire en pédagogue, en thérapeute. Ce qu’a voulu le dieu, voyez-vous, c’est affranchir l’homme, tous les hommes, de la pensée unique, totalitaire, liée elle-même à une langue unique.

            Nos trois prêcheurs, paradoxalement, sont citoyens d’une même nation, échangent dans la même langue, partagent la même pensée. En attendant le Déluge ?

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Société

Lettre à Monsieur le maire de LYON

 Objet : Ce rien qui manque à votre ville

Monsieur le maire, cher monsieur,

            La ville de Lyon, sous votre gouvernement, devient ce que vous avez désiré qu’elle soit : une grande et belle cité internationale. Les étrangers de plus en plus la viennent voir et l’admirent. Votre souci est grand de les bien accueillir en transformant en hôtelleries nos anciens bâtiments. La belle endormie effectivement se réveille. S’arborise. Etire au loin ses lignes de communication. Retrouve la respiration de ses fleuves. Prend soin dans ses quartiers de mettre en valeur ses charmes. Pour mon entourage et pour moi, citoyens de Lyon, le bonheur est grand, sachez-le, d’habiter cette ville vivante et belle. D’où l’intensité du regret que j’éprouve de voir notre cité dépourvue de ce qui, à peu de frais, mettrait le comble à ses charmes. Regret qu’éveille en moi, telle une révélation, le propos pertinent d’un visiteur étranger : “Votre ville est belle ; elle ne chante pas.”

            Songez, Monsieur le maire, à ce qu’ajouterait à l’attractivité de votre ville et à son prestige, un concert public et gratuit qui serait dispensé au bon peuple, pour le moins le dimanche après-midi. Au rassemblement festif et heureux qui se formerait Place Bellecour autour d’un kiosque à musique à l’ancienne.. Ce lieu vaste et silencieux, Bellecour, appelle de toutes parts, ne l’avez-vous senti, la présence poétique de ce genre de petit édifice, accompagnée des accents fédérateurs de sa musique. Un jour, j’en ai la certitude, à cet appel réponse sera donnée. Ce joli cadeau fait à la ville, Monsieur le maire, je forme ici le vœu qu’il s’attache à votre nom, pour notre plaisir et pour le vôtre.

            Avec mes sentiments cordiaux et respectueux.

                                                                                                Arnold de St-Just. 

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Société

  La ligne d’écriture

Son auteur

 Rappel. La phrase ci-dessous, non accompagnée de la signature, a été mise en examen plus haut (c’est-à-dire plus bas) à des fins d’identification : “Qui en est l’auteur ?”. L’opération a été confiée aux lecteurs de ce blog. L’attestation suivante dévoile la bonne réponse.

P.S. On notera qu’une barre fait défaut au tracé de la lettre majuscule du mot France. Lapsus ? Refus d’admettre que la majuscule de la France se barre ?

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Société

Mémoire de la Syrie

La Grande mosquée d'Homs

Norias de Hama

Une famille musulmane

Une famille chrétienne

Des lycéens ?

Alep : la troupe au musée

(Photos prises en 1993)

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