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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 15:00

 Société

 

20 Juin 40

 Sur la petite route D 100, à égale distance des Chères et de Chasselay

(au nord du Mont Cindre)

   porte entrée  

Un cimetière de tirailleurs sénégalais

(la plupart musulmans)

morts le 20 juin 1940

pour défendre LYON.

 

tombe1

      

La ville le lendemain ouvrit ses portes aux envahisseurs.

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 13:00

Société

Richard Millet

“Fatigue du sens”

Essai

(Pierre Guillaume De roux, 2011)

 

            Cet ouvrage, “Fatigue du sens”, est sorti des presses ces jours-ci. Il vient à point pour infirmer la thèse que développe l’article qui précède, intitulé “Ni sots, ni fous”… C’est l’échelle trop étroite avec laquelle les gens du FN regardent le monde, y soutenais-je, qui rend incompatible leur pensée et la nôtre. Ce ne sont pas de mauvais bougres, concluais-je. Mais ils raisonnent, avec bon sens, comme si l’astre solaire tournait encore autour de la Gaule.

            Richard Millet, certes, éprouve des sentiments qu’exprime très haut le Front National. En ce qui le concerne, pourtant, il voit large et grand. Se montre attentif, notamment, aux lignes de force qui déterminent l’orientation politique de la Planète entière. Ainsi décèle-t-il cette vérité du diable : la collusion du Marché et du Droit (Le Marché étant le maître du Droit). Comment formuler en mots simples la finalité dynamique du Marché ? Elle est de créer dans le monde entier, peut-on dire, le plus grand nombre de consommateurs possibles à qui vendre (pour faire du profit) le plus grand nombre possible de produits ou d’objets.

            Telle une vague immense, les intérêts du Marché recouvrent la Terre, détruisant au passage tout ce qui constitue un obstacle ou un frein à son expansion : les frontières, la diversité des langues, la particularité des pays, des coutumes, des paysages, jusqu’aux singularités personnelles. S’atténuent ainsi les différences entre les gens, les pays, les cultures. Les sociétés se voient atomisées, réduites à une myriade d’individus autonomes, consommateurs indifférenciés. En l’espace de quelques années les peuples de la planète entière se mettent à marcher dans les villes un téléphone cellulaire à l’oreille, celui-ci devenu par miracle indispensable à la vie.

            La liberté du Marché exige avant tout la libre circulation des marchandises et des personnes. Celles-ci se constituent désormais en migrants potentiels. Fini le règne du terrien ayant durant des siècles bâti en pierres dans un pays où il a pris racine. Du coup, et par le truchement de l’éthique et du Droit, les valeurs positives se déplacent. Passent du nom de sédentaire à celui de nomade. De celui d’autochtone (mot banni), à celui d’étranger. Se dire Français de souche trahit un archaïsme incongru, du dernier mauvais goût.  C’est une “imbécillité”,  chante Brassens, de se croire “né quelque part”.

            Raison pour laquelle Richard Millet a mal à la France. Pour laquelle son livre “ne fait que dire une douleur”. Celle “de voir que tout ce qui m’a fait ce que je suis, écrit-il, est aujourd’hui la chose la plus méprisée”. “Tout tend à me nier dans le pays où je suis né”. Passant par un quartier de Paris, à peine se sent-il “toléré” par la population qui l’observe. L’Autre, l’indigène, désormais, c’est lui. Le discours se fait dès lors désenchanté, politiquement incorrect, quelquefois délirant. “Les immigrés de France, surtout les Maghrébins, refusent presque tous la naturalisation véritable”. “Cette population est visiblement soucieuse de ne pas s’intégrer”. “Qu’ai-je de commun avec eux ?”. ”L’Islam est-il compatible avec l’Europe ?”. Ne devons-nous pas nous montrer soucieux devant “la guerre civile silencieuse qui règne en France et en Europe –perdue d’avance par les autochtones ?”. Sans compter que “L’étranger n’est responsable de rien, et toi (l’européen), coupable de tout, murmure la bouche d’ombre du Bien”. Dans ce contexte, un seul réflexe possible : “L’apartheid volontaire. Un exil intérieur, une solitude absolue”.

            Je ne puis ici en dire plus long sur cet ouvrage dont le contenu est un cri. Richard Millet, le mal aimé, est l’un des plus grands écrivains de ce temps. Dans cet essai composé de fragments, (de courtes méditations successives), il se veut “l’être le plus sincère du monde”, et il l’est. A ce titre, et en ce qu’il suscite une prise de conscience salutaire, il mérite d’être entendu. De lui, homme blessé, je ne dirai donc pas qu’il est sot, ni qu’il parait mauvais bougre. Je dirai, fraternellement, qu’il est un grand fou. Pour qui, sous l’égide du Libre Marché , une guerre de civilisation a commencé.

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 07:37

Société

 

Ni sots, ni fous, ni mauvais bougres

 

            Les mal aimés que j’évoque ne sont pas des sots. Ne sont pas des fous. Ne sont pas de mauvais bougres. Avec eux, toutefois, il n’est pas facile de converser. Non qu’ils ne sachent s’épancher, quelquefois avec brio, dès qu’ils se sentent en confiance. Mais ce que vous avez à leur dire, vous, ils ne l’entendent pas. Ils ne peuvent l’entendre. Vous parlez mandarin.

            Ces hommes et ses femmes s’expriment clairement et soutiennent, non sans raison, tenez-vous bien : que le soleil tourne autour de la Terre. En quoi ils usent d’un solide bon sens, mais dans la limite du pré carré où ils campent, périmètre de leur expérience ordinaire. Leur champ de réflexion, nourri d’imaginaire, est un royaume qui a sa suffisance. Un royaume menacé que l’étranger convoite. Où apparemment tout n’est “qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté.”. De sorte qu’avec vos gros souliers, ou vos sandales nappées de sable, vous n’avez nul droit d’entrer. Mais d’ordinaire, et plus modestement, ce royaume est plutôt celui de l’auto-boulot-dodo. Car ces gens, le plus souvent, sans être pauvres, ne sont pas riches. Petits propriétaires, ils possèdent une maison que protège un gros chien. Le soleil, pour eux, se lève ici. Et se couche : là. Ce qui semble indiscutable. Aussi, avec vos sornettes, ne tentez pas de leur faire entendre autre chose. Ils n’en démordent pas : la Terre est immobile et plate. S’arrête au bout du champ. Au-delà, le barbare. Il pourrait piétiner nos radis, help ! Le partage ? L’hospitalité ? Ces représentations ne sont pas disponibles.

            Que font-ils des savoirs ? Des savoirs que le temps accumule ? Des savoirs globaux indispensables à penser le présent, au delà de l’évidence et du simple bon sens ? Sur ce terrain surgit le drame. Nos logiques diffèrent. Nous n’observons pas le monde à la même échelle. Voilà. C’est dit. Je n’entendais pas ici désigner autre chose : la différence d’échelle. La béance.

            Comprendre cet entêtement. Cet enracinement obstiné dans le tuf d’un monde en devenir qui déjà n’est plus. La réponse, cent fois a été donnée : Importance du flux migratoire. Rapidité du changement du paysage social urbain. Fragilité identitaire, etc. On connaît la chanson. Pourtant, c’est peut-être principalement de reconnaissance dont nos compatriotes auraient besoin. Et pour commencer que l’on cesse d’exercer su eux ce qui semble du mépris.

            Ni sots, ni fous, ni mauvais bougres, ces adhérents du F.N. Mais des humains floués qui s’accrochent à un rêve. Et aussi, à leur manière, des résistants. Des résistants touchants, redoutables, qui s’efforcent d’arrêter l’Histoire. Au risque de la répéter.

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21 mai 2011 6 21 /05 /mai /2011 11:27

Société

 

Une confidence d’Arnold…

 

“DSK menotté, chemise ouverte,

escorté de gendarmes, je l’ai

trouvé beau.

DSK et moi n’avons pas les mêmes qualités.

Nous avons, je le crains, les mêmes défauts.”

Le faut-il croire ?

                                                                                              Carla

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 17:22

Société

 

  Un royaume dont le prince est un bateleur

 

                                  "Restons vigilants.

                                          Je m’arrangerai pour que jamais plus

                                          le printemps ne passe par la Libye

                                          Je me contenterai des trois autres saisons.”

                                                                               Khadafi

 

                                          o

 

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30 avril 2011 6 30 /04 /avril /2011 15:12

Société

 

Un vent de liberté…

 

            Un vent de révolte, à notre étonnement, balaie le monde arabe. Et si c’était plus qu’un grand vent ? Un grand vent de liberté mais dont le souffle, une fois retombé, laisse les choses comme avant ? S’il s’agissait, plus profondément, d’un verrou qui craque ? D’un interdit qui se brise dans la structure mentale d’une culture, d’une civilisation ?

            La société arabe et musulmane, après la nôtre, serait-elle en train de tuer le père ? De faire la peau à la domination du patriarche, à celle de l’homme sur la femme, du grand frère sur les enfants, du despote sur le peuple ? Le Dieu tout puissant, dans ce cas, aurait peut-être à se faire du mouron. Et l’on comprendrait la résistance.

            Mais tous enfin pourraient regarder les puissants dans les yeux. Et la face du monde en serait changée.

 

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3 avril 2011 7 03 /04 /avril /2011 13:59

Société

 Esprit du temps

 

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Mieux vaut tard que jamais 

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21 mars 2011 1 21 /03 /mars /2011 10:11

Société

 

Pourim au printemps

 

           Pourim”. Le printemps. La révolte arabe. Les thèmes ce matin se superposent et s’entremêlent. Pourim, en hébreu, signifie renversement. Retournement de situation. Et c’est le nom d’une fête juive. La fête d’un retournement du sort (pur = sort).

            A Suse, en Perse, vers l’an 500 avant J.C., la population juive déportée doit être exterminée. Au dernier moment, à son corps défendant, la reine Esther intervient pour protéger son peuple. Son intervention réussit. Le ministre exterminateur est pendu. Le peuple menacé a la vie sauve.

            En ce dimanche de l’an 2011, la fête de Pourim coïncide avec le premier jour du printemps. Et avec l’intervention guerrière des instances internationales contre les troupes du despote libyen, lequel menace d’écraser dans le sang le soulèvement légitime de son peuple. La situation, in extremis, va-t-elle se renverser ? Le peuple qui lutte pour sa liberté sera-t-il sauvé ? Nous l’ignorons.

            Du fait que nous en avions les moyens, il était difficile moralement de ne pas intervenir. Le discours de Martine Aubry à cet égard fut éloquent. A présent que nous intervenons, nous devons en payer le prix. Et pour commencer, des mots tout prêts, à l'affût dans le langage, vont nous le faire payer : ingérence, prédation, croisade, néocolonialisme, impérialisme, etc. Condamnés sommes-nous à l’épreuve de la mauvaise conscience. De cette situation nul Pourim ne viendra nous délivrer. Sauf, si Allah est grand, la sortie subite du tyran.

 

 IMG-copie-23

 

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 11:20

Société

 

Quand muets sont les murs

 

“Où vont les mots qu’interdit la cité

Qu’un vain peuple murmure ?

 

  IMG_0002-copie-16.jpg

 

Comment nous protéger de la férocité

Quand muets sont les murs ?”

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13 mars 2011 7 13 /03 /mars /2011 09:22

Littérature

Henry James

“Les Ambassadeurs”

roman paru en 1909, 600 pages

(Le Bruit du temps, 2010)

  

            Lewis Lambert Strether a 55 ans. Il est le fondé de pouvoir d’une entreprise américaine implantée à Woollett, petite ville imaginaire provinciale et puritaine du Massachusetts. L’homme est envoyé en mission à Paris. On est en 1900. Paris est alors la capitale culturelle du monde. La métropole où s’élabore, dans un climat de grande liberté, une manière nouvelle d’aborder la vie. L’étranger qui s’aventure dans les méandres de la célèbre cité, nous dit-on, en peu de temps succombe à ses charmes. Voit très vite se modifier le système de valeurs qui régissait jusqu’alors sa conduite. Se lever tôt, travailler dur, et faire beaucoup d’argent, oui, bien sûr. Mais la vraie sagesse, du temps que l’on est jeune, ne serait-elle pas de vivre sa vie pleinement ?

            C’est le choix qu’a fait Chad, un jeune et riche américain que Lambert Strether, précisément, est venu rechercher. Si le garçon du moins est récupérable, en capacité d’assurer la direction de l’entreprise familiale. Strether réussira-t-il à ramener ce jeune homme au pays où sa place est marquée ? Ce suspens, on s’en doute, n’est pas ce qui préoccupe principalement un auteur raffiné comme l’est Henry James. La substance de son livre est ailleurs.

            Elle nous est donnée dès les premières pages sous l’aspect d’un détail langagier qui ne laisse pas de nous intriguer. Ni en effet les personnages, ni même l’auteur ne sont en mesure de nous indiquer la nature du produit que fabrique l’entreprise familiale du Massachusetts. S’agit-il d’objets innommables parce que meurtriers, par exemple ? Ou d’un objet trop dépourvu de prestige, telle que peut l’être une paire de bretelles ? Eh bien il y a, savez-vous, “des chosesqui sont trop laides pour mériter qu’on en parle”. Cet énoncé parait La phrase du livre. De sorte que nous ne saurons jamais, entendez bien jamais, ce qui se fabrique dans l’usine familiale du Massachusetts pourtant florissante. Nous n’en sommes pas inconsolables.

            Ce que nous découvrons, en revanche, est l’incapacité où se trouve un bourgeois de Woollett d’appeler un chat un chat. De nommer un amant, une maîtresse, moins encore un jeune ami homosexuel. Ni l’on ne nomme, ni par conséquent l’on ne laisse exister la réalité des êtres et des choses. Paris du coup est une jolie carte postale. Et la compagne adultère de Chad une femme merveilleuse, comtesse cultivée demeurant inévitablement Boulevard St-Germain.

            Comment voulez-vous que la famille américaine qui débarque en renfort du Massachusetts y comprenne quelque chose ? D’autant que les bons soins de la comtesse ont fait de Chad (qui s’était encanaillé) un type bien, un homme nouveau –méconnaissable. —“Le couple est-il vertueux ? ” Telle sera la seule question directe qu’à leur endroit on aura l’audace de poser. A défaut de bien nommer on ne peut bien juger. Les personnages dès lors se replient sur leurs préjugés. Et l’auteur lui-même, tributaire d’un langage trop allusif, patauge dans une interminable analyse, laissant le lecteur désorienté, dans un Paris irréel. Sommes-nous dans un scénario de Tintin et Milou ? Dans l’étrangeté d’un roman d’anticipation ? Ou dans le questionnement d’un conte moral ?

            On ne s’étonnera pas que Les Ambassadeurs, considérés par quelques-uns comme le chef d’œuvre d’Henry James, soient évalués par d’autres avec moins d’enthousiasme. Soient mêmes considérés, –hormis de très belles pages (des toiles de maître qui font songer à Caillebotte ou Monet)– comme le bel exemple d’un roman précieux, ambitieux, prétentieux, parfaitement raté.

 

Gustave_Caillebotte_-_La_Place_de_l-Europe-_temps_de_pluie.jpg

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